Eur / USD

Après avoir longtemps critiqué l’inefficacité de ce type de politique monétaire, traditionnellement nippo-anglo-saxonne, les argentiers européens officialisent leur désespoir en se convertissant majoritairement à l’assouplissement quantitatif, avec plus de quatre ans de retard sur leurs homologues américains.

Les gouverneurs de la BCE sont-ils compétents ? La question s’impose au regard du marasme économique européen. Alors que la crise grecque éclatait en 2010, la prestigieuse Banque centrale européenne emploie les grands moyens en 2015, au moment-même où l’extrême gauche anti-austérité arrive au pouvoir à Athènes. On peut donc au moins s’interroger sur sa réactivité alors qu’entre-temps, la garante de la stabilité des prix a laissé la déflation s’installer mais aussi la croissance végéter et le chômage plafonner au sein de l’Union monétaire.

Face à cette réalité économique et à la réticence des pays périphériques, régulièrement dénoncée par l’Allemagne, à accélérer les réformes structurelles nécessaires, la BCE injectera donc 60 milliards d’euros par mois entre mars 2015 et septembre 2016 en rachetant des obligations publiques et privées mais en déléguant la majorité du risque aux banques centrales nationales, au prorata de leur participation au capital de l’autorité monétaire de Francfort.

La nouvelle surpasse largement les attentes des économistes et provoque une nouvelle accélération de la baisse de l’Euro qui perd déjà plus de 7% en 2015. Pourtant une fois le programme intégré et le résultat des élections législatives grecques digéré, les investisseurs pourraient considérer l’aspect positif de ces mesures sur l’économie et déclencher une vague importante de prise de bénéfices à court terme, par ailleurs encouragée par le ralentissement de l’inflation aux Etats-Unis. Un tel scénario ne devrait en revanche pas remettre en cause la tendance baissière de fond motivée par les divergences de politique monétaire entre la FED et la BCE.

Graphiquement, nous nous attendons donc à un mouvement haussier d’une ampleur significative au cours des prochaines séances, en particulier si les prix ne pointent pas sous 1.0988 USD, un soutien clé, en clôture quotidienne. Les plus audacieux peuvent prendre position à l’approche de ce seuil pour viser un rebond vers 1.1615 USD tandis que la prudence poussera les moins offensifs à rester provisoirement à l’écart de la parité ces jours-ci.

(article : http://fr.investing.com/economic-calendar/)

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